FACE & BODY

Peau à problèmes en été

La saison estivale peut être une véritable épreuve pour les peaux à problèmes. Et pour les peaux très sensibles ayant tendance à l’allergie au soleil, tout n’est pas rose non plus.

Publié le 28.07.2021

Une peau à problème, impure ou rosacée par exemple, nécessite une attention particulière en été, au-delà de la protection solaire elle-même.

En cas de rosacée, la rougeur persistante et marquée du visage, accompagnée parfois de papules et de boutons enflammés, s’accentue souvent en été car les rayons UV peuvent provoquer une poussée aiguë. Cette maladie inflammatoire chronique se manifeste principalement chez les personnes à peau claire (type de peau I et II selon Fitzpatrick). Elle était d’ailleurs appelée autrefois la « malédiction des Celtes ».

Les modifications cutanées caractéristiques apparaissent surtout dans la partie médiane du visage, c’est-à-dire le front, le nez, le menton et les joues, d’abord par épisodes, puis de façon plus persistante.

 

Déterminer les causes

La tendance à réagir par une rougeur du visage à différents stimuli et facteurs déclencheurs est héréditaire. Dans le cas de la rosacée, on suppose que les gènes en sont responsables à hauteur d’environ 50 %, ce qui explique également pourquoi cette maladie de la peau est plus fréquente au sein de certaines familles. Les causes exactes ne sont pas encore totalement claires, mais des facteurs de natures diverses semblent jouer un rôle, comme par exemple :

  • un trouble du système immunitaire héréditaire,
  • une réaction inflammatoire locale aux micro-organismes de la peau ainsi que
  • une modification de la régulation des vaisseaux sanguins et éventuellement des canaux lymphatiques.

Les aliments épicés, les boissons chaudes, l’alcool, le stress psychologique, les influences environnementales telles que le froid, la chaleur et les rayons UV sont des facteurs déclenchants d’une poussée de rosacée.

 

La chaleur comme facteur de stress

Les stimuli sont de diverses natures mais la chaleur estivale déclenche très souvent une poussée. En effet, la lumière du soleil se compose de différents rayons, les UVA, les UVB, les rayons infrarouges et la lumière visible. Les rayons infrarouges sont des rayons calorifères qui favorisent la vasodilatation existante chez les personnes atteintes de rosacée, entraînant un « flush » (rougissement soudain), soit des rougeurs plus fortes ou un éventuel processus inflammatoire plus marqué.

 

Dos & Don’ts en matière de soins

Voici quelques règles cosmétiques de base contre la rosacée :

  • nettoyage en douceur avec de l’eau tiède,
  • pas de produits exfoliants,
  • fluides et gels légers rééquilibrants pour les soins quotidiens exclusivement et
  • pas de masques occlusifs (étanches).

À cela s’ajoute le fait qu’en été, il faut utiliser quotidiennement une protection solaire bien tolérée avec un indice de protection élevé. Elle est déjà incluse dans le soin de jour ou s’applique sur le soin directement, voire sur le maquillage lui-même.

Comme pour tous les autres produits cosmétiques, les personnes atteintes de rosacée doivent tout particulièrement veiller à ce que leur crème anti-UV soit conçue pour les peaux sensibles. Concrètement, cela signifie un indice de protection solaire de 30, voire de 50.

 

Complet et léger

Il faut également respecter un équilibre dans la protection contre les UVA (correspondant à au moins 1/3 de la protection contre les UVB). Certains fabricants renommés et les produits dermatologiques incluent déjà une protection contre les UVA suffisante dans tous les produits contenant une protection anti-UV, par ailleurs sans parfum et ne comprenant que des substances actives apaisantes.

Les traitements trop occlusifs et les produits riches ne sont généralement pas recommandés dans les cas de rosacée. Il est toujours préférable d’utiliser des émulsions H/E (huile dans l’eau) légères qui ont également un effet rafraîchissant.

Afin de couvrir les rougeurs du visage, il existe des préparations spécifiques comme les baumes anti- imperfections qui, tout en ayant un effet calmant et anti-inflammatoire, s’utilisent ponctuellement ou sur une zone plus large en les dissimulant avec des pigments bruns ou verts.

L’allergie à la lumière et au soleil, connue en médecine sous le nom de photodermatose polymorphe, n’est pas une véritable allergie au sens classique du terme, mais un problème cutané lié à la saison estivale.

 

Des petites cloques au soleil

Les causes de l’allergie au soleil ne sont pas encore totalement connues, mais il semble y avoir une certaine prédisposition génétique à une réaction d’hypersensibilité. Polymorphe signifie multiforme : les symptômes cutanés se manifestent très différemment selon les individus.

L’allergie au soleil touche principalement les femmes à la peau claire qui réagissent de manière très sensible aux rayons UV dans les zones particulièrement exposées à la lumière, comme le côté du visage, le décolleté, les bras et les épaules. Quelques heures à quelques jours après une seule exposition au soleil, la peau présente diverses altérations telles que

  • des rougeurs,
  • de petits nodules rouges en relief (papules) ou
  • de petites cloques contenant un liquide clair comme de l’eau.

Ces altérations cutanées sont généralement accompagnées de démangeaisons prononcées. Elles réapparaissent souvent au même endroit, surtout lors des premiers bains de soleil de l’année, car la peau n’y est pas encore « habituée ».

À la fois un plaisir et un soin : un peeling régulier atténue ou prévient les impuretés, par exemple sur le dos

À la fois un plaisir et un soin : un peeling régulier atténue ou prévient les impuretés, par exemple sur le dos

Protéger ou préparer

En cas de prédisposition à l’allergie au soleil, il est recommandé d’éviter le soleil, de protéger la peau ou de l’aider à résister par différentes mesures, comme par exemple par une accoutumance douce au soleil grâce à la luminothérapie (« light-hardening ») ou à la prise de bêta- carotène afin de développer une certaine résistance de l’intérieur. Outre la protection contre la lumière naturelle grâce aux textiles, il est également indispensable d’utiliser systématiquement des crèmes solaires à haute protection UV pour soigner et protéger la peau des UVA et UVB, la protection anti-UVA étant particulièrement importante.

En cas de démangeaisons prononcées, il est possible de prendre des comprimés antiallergiques (antihistaminiques) pendant une courte période.

L’acné dite de Majorque est un autre type d’allergie au soleil, touchant fréquemment les femmes à la peau claire. Dans ce cas, de petits nodules rougeâtres partiellement enflammés se forment sur les zones exposées au soleil telles que le décolleté, le haut du dos, la région des épaules et le cou, souvent accompagnés de fortes démangeaisons. Contrairement à la photodermatose polymorphe classique, l’altération cutanée est liée aux follicules pileux, d’où le nom d’« acné de Majorque ». Il ne s’agit cependant pas de comédons !

 

Mieux vaut éviter ces substances

L’origine de cette acné provient de l’hypersensibilité aux rayonnements UV et d’une interaction des rayons UVA avec certains émulsifiants ou lipides dans les produits de soins corporels ou de protection solaire. Sous l’influence des rayons UV, l’interaction entre ces différents facteurs provoque la formation de peroxydes lipidiques à partir du sébum de la peau et des composants lipidiques et émulsifiants provenant des émulsions et entraînent ces changements cutanés pour disparaître lentement dès que l’on ne s’expose plus au soleil.

Pour prévenir l’acné de Majorque, une protection UV élevée ne suffit pas. Il faut utiliser des produits de protection solaire et des préparations après-soleil qui ne contiennent pratiquement pas de substances entraînant la formation de peroxydes (comme par exemple certains lipides et émulsifiants). Les gels sans huile et les lotions spécialement prévues à cet effet sont les produits qui conviennent le mieux.

 

Produire à plein régime

Il faut tenir compte du fait que la production de sébum augmente quelque peu pendant les mois d’été, ce qui explique que les problèmes de peaux sujettes aux imperfections sont en général plus fréquents. La zone T est particulièrement touchée, parfois aussi le dos. La peau est plus brillante et l’excès de sébum favorise l’inflammation, surtout si ce dernier ne peut pas s’écouler suffisamment. Si les pores sont en outre bouchés, notamment parce que les cellules mortes de la peau ne sont pas suffisamment exfoliées, les bactéries présentes dans le sébum peuvent causer des inflammations.

 

Propre en ordre !

Un nettoyage régulier et minutieux du visage et du dos est donc essentiel, surtout en été. Comme le dos n’est pas facilement accessible, il constitue un autre générateur d’impuretés et d’inflammations. Pour prévenir cela, il faut éviter les protections solaires riches car leur forte teneur en composants huileux ont un effet contre-productif.

En outre, un peeling régulier aide à libérer les pores du sébum, des impuretés et des bactéries. Il élimine également de façon homogène les cellules mortes de la peau et empêche les pores de se boucher. Pour les traitements sur le corps (par exemple le dos) et pour les soins du visage, surtout pendant la saison chaude, il est conseillé de consulter régulièrement un spécialiste qui prescrira un traitement professionnel des impuretés. Les personnes concernées profiteront ainsi malgré tout d’un bel été.

 

Confusion facile – Miliaria cristallina

Les boutons de chaleur ( miliaria cristallina) sont en apparence semblables à l’allergie au soleil. Ils ont toutefois une cause différente : ils apparaissent lorsque les canaux des glandes sudoripares vers l’extérieur se bloquent en raison de l’accumulation de chaleur, enflent et se bouchent. Il se produit alors une sorte de congestion dans les pores et de petites cloques aqueuses irritantes se forment, principalement sur le décolleté et le haut du corps. Un moyen de prévention éprouvé est le nettoyage régulier de la peau pour la débarrasser de la sueur et des bactéries. Le port de vêtements amples est également recommandé pour réduire la transpiration et l’accumulation de chaleur.

 

Conseil de soin

Pour traiter et apaiser les boutons qui démangent, on peut utiliser des gels à l’aloe vera ou, dans les cas plus graves, des lotions ou des crèmes topiques à l’hydrocortisone.

 

 

 

 

Auteure

La Dre méd. Christine Schrammek La directrice de la société Dr méd. Christine Schrammek Kosmetik GmbH est dermatologue et allergologue. Experte anti-aging, elle développe des traitements, dont le peeling à base de plantes « Green Peel ».

Christina Drusio membre de la direction de Dr méd. Christine Schrammek Kosmetik GmbH, possède des parts de l’entreprise familiale. Spécialiste en dermatologie et vénéréologie, cette experte en matière de peau est une oratrice appréciée dans les conférences et séminaires internationaux.

www.schrammek.de   

 

 

 

 

Texte : Dr. med. Christine Schrammek, Christina Drusio

Photos : stock.adobe.com (3)

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