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Une incursion dans la newtech

La réalité virtuelle (RV) est à la mode, comme en témoignent les chiffres de vente en hausse de ce secteur. En ces temps de coronavirus, justement, cette technologie d’avant-garde offre de toutes nouvelles possibilités de relaxation profonde sans contact humain dans le domaine du wellness aussi. Un fauteuil de massage électrique combiné à des lunettes RV n’est qu’un début.

Publié le 26.05.2021

« La réalité virtuelle est l’avenir du Wellness », ne cessent de proclamer les spécialistes. Sur les sites de voyage, il est possible de se promener virtuellement dans le spa d’un hôtel et de l’explorer « comme si on y était » ; les chaises longues induisent une relaxation plus intense avec des lunettes RV. Ces dernières deux années, quelques studios de wellness ont ouvert en Suisse, promettant une relaxation profonde grâce à des lunettes surdimensionnées. Comment cela fonctionne-t-il et en quoi est-ce intéressant ?

 

Le monde des belles apparences

La réalité virtuelle se crée en scindant une image en deux et en la réassemblant dans le cerveau. Des différences minimes de perspective créent un effet tridimensionnel. Les images artificielles semblent réelles. Les lunettes RV sont équipées d’un boîtier opaque avec un ou deux écrans et deux lentilles. Habituellement, ce boîtier se fixe sur la tête comme un masque de plongée. Un simple boîtier en carton, dans lequel on fixe son propre smartphone, ne coûte que quelques francs et donne un aperçu approximatif de ce qu’une technologie de haute qualité avec ou sans mouvements peut créer en matière de wellness. On retombe toujours sur cette notion, l’immersion. « Cela veut dire que le cerveau enregistre l’image à travers les lunettes et que ce qui est vu est perçu comme réel », déclare Michael Biber, CEO et CTO de new direction, une entreprise spécialisée dans le conseil et la programmation RV. Le voyage en réalité virtuelle le plus basique est la vue panoramique circulaire à partir d’un point fixe sans que les mouvements du porteur de lunettes vers l’avant, l’arrière, le bas ou le haut ne soient inclus. Certaines apps permettent de « sauter » d’un point fixe à l’autre dans une vidéo. Pour visiter un appartement en ligne, il est possible de déterminer les endroits à partir desquels on accède à une vue panoramique.

Une RV plus sophistiquée « suit » le porteur des lunettes lorsqu’il bouge. Tout devient plus réaliste. Si certains modèles nécessitent un contrôleur, pour d’autres, le simple fait de regarder intensément un point lance le mouvement. Le corps et les mains de l’utilisateur contrôlent les gestes qui sont enregistrés par une caméra puis introduits dans le monde virtuel. Il est même possible de transférer un monde virtuel sur un écran géant, ce qui crée une ambiance choisie, par exemple dans un spa.

 

Lunettes RV : des plus simples aux plus sophistiquées

Un pied pliant pour smartphone standard constitue le niveau le plus simple de lunettes RV. En format paysage, il est possible de filmer à 360 degrés. « Un smartphone a un taux de rafraîchissement bas, une bonne télévision a au moins 100 Hz », ajoute Michael Biber. « Pour une expérience de RV réaliste, il faut au moins 90 images par seconde. » Mais pour un aperçu du monde virtuel, cependant, le smartphone et un cardboard suffisent.

Le deuxième niveau de lunettes RV, comme le casque Oculus Quest 2 qui vient de sortir, possède un processeur intégré, ce qui rend les câbles inutiles. Actuellement, la puissance de calcul de ce casque est limitée. Il propose cela dit une fréquence d’images et une résolution de haute qualité, ce qui augmente l’expérience virtuelle. Il est possible d’effectuer des mouvements dans les six directions, également appelés « Six degrees of freedom ». Les lunettes « accompagnent » le porteur dans ses mouvements.

Le troisième type de lunettes est relié à un ordinateur, généralement encore par câble. Grâce à l’Oculus Rift et le HTC Vive par exemple, il est possible de se déplacer librement dans l’espace virtuel et de vivre des expériences RV extraordinaires. « Quand je suis sur une  plage virtuelle et qu’une mouette pique vers moi, j’ai vraiment peur. Combinée à des écouteurs, l’expérience RV que je vis est incroyablement réaliste », explique Michael Biber. Ces lunettes, qui fonctionnent avec l’intelligence artificielle, mettent en scène des localisations précises et coûtent donc quelques centaines de francs.

Les contrôleurs constituent la base des interactions, tout comme dans un jeu vidéo. Le modèle d’au-dessus comprend deux bâtons avec des points de pression qui s’utilisent de manière intuitive. Il est aussi possible de contrôler l’application simplement en gardant les yeux rivés sur un point précis. Ainsi, si l’on regarde une chaise longue au bord de la piscine suffisamment longtemps, on peut virtuellement s’en approcher et s’y allonger. Enfin, les montures les plus récentes ne nécessitent plus de contrôleur. Ici, ce sont les mains qui font tout puisqu’elles dirigent les mouvements dans le monde virtuel. Les gants, un équipement complémentaire éventuel, peuvent également contrôler l’application ; un mouvement du doigt remplace le contrôleur. En revanche, il n’est pas encore possible de sentir l’eau chaude ou la consistance d’une huile nourrissante.

Avec la lunette Icaros Pro, vous pouvez survoler les Alpes enneigées et entraîner à la fois votre équilibre, votre coordination et votre endurance.

Avec la lunette Icaros Pro, vous pouvez survoler les Alpes enneigées et entraîner à la fois votre équilibre, votre coordination et votre endurance.

Sur la voie numérique

S’étendre sur la plage pendant qu’un fauteuil vous masse les jambes et le dos est déjà une réalité. La plongée sous-marine ou les vastes paysages invitent également à la relaxation sans avoir à faire le moindre mouvement. La RV a déjà trouvé sa place dans quelques spas et hôtels de wellness. L’entreprise bavaroise Icaros est l’une des prestataires RV Wellness. « En utilisant votre propre force musculaire, vous entraînez votre équilibre, votre coordination et votre endurance, par exemple en survolant l’Engadine enneigée ou en faisant votre jogging en ville », explique Markus Krach, directeur du marketing. Le parcours numérique, sur divers appareils ressemblant à des demi-coques – déjà présentes dans les espaces de wellness – est contrôlé par les mouvements du corps. « C’est comme voler, on ne réalise pas à quel point c’est épuisant. Ce n’est qu’après que l’on sent chaque muscle et que l’on est totalement détendu. » Le coût de ces appareils interactifs de wellness commence à environ 1500 francs pour un usage privé et 10 000 francs pour un usage professionnel. Les productions sophistiquées d’apps supplémentaires et une finition sur mesure sont facturées en sus.

 

Une app pour un moment de détente

En théorie, chaque institut de beauté et chaque spa pourrait dès maintenant réaliser sa propre vidéo RV pour offrir à ses clients un peu de détente. « Il n’est pas si simple de transformer ces films en apps pour offrir à l’utilisateur un moment de détente. Sans app, la qualité de l’expérience n’est pas bonne », poursuit Michael Biber de new direction. Les coûts de production d’une vidéo RV faite maison démarrent à environ 1500 francs tandis qu’une app interactive proposant ses propres univers virtuels génère rapidement des coûts de développement à six chiffres.

Dans le secteur du bien-être, une expérience RV n’est généralement proposée que sur un fauteuil de massage non manuel. Éprouver ses propres sensations et être massé par quelqu’un sont deux moments forts des soins en spa. Avec une app RV appropriée, un petit coup de ventilateur sur les pieds crée certes la sensation d’une fraîche brise marine, mais cette technologie n’a pas encore trouvé sa place aux côtés du traitement manuel classique du corps. Les gants spéciaux ne procurent pas non plus de sensation. Ce manque d’expérience sensorielle restreint le champ des possibilités pour le moment.

Bien que l’on répète à l’envi que la réalité virtuelle est LA tendance en matière de cosmétique et de wellness, c’est une prestation qu’on propose rarement. Puisque dans la plupart des cas, la présence humaine n’est pas nécessaire, les coûts restent faibles, hormis l’acquisition des appareils. Les utilisateurs se plaignent parfois du poids des lunettes qui empêcherait une relaxation profonde. Mais voilà ce qu’en dit Michael Biber, CTO : « Une bonne app permet de plonger très rapidement dans le monde virtuel, si bien que le poids ne se remarque plus. » Cependant, le bien-être se nourrit d’un contact holistique. L’intégration de ces technologies dans le secteur du bien-être n’en est qu’à ses débuts.

 

 

 

 

Cornelia Klammt s’est spécialisée en gestion cosmétiques, massages et wellness, comme conseillère et sur le terrain, après avoir été rédactrice et autrice pour ARD, ZDF et RTL. Aujourd’hui, elle accompagne les fournisseurs de wellness et les entreprises de cosmétiques dans leurs relations publiques.

www.corneliaklammt.de  

 

 

Texte : Cornelia Klammt 

Photos : stock.adobe.com (1), ICAROS (1), Cornelia Klammt  (1)

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